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Repoussez les limites : les avantages des modèles de contenu

Frederik Hautain

Repoussez les limites : les avantages des modèles de contenu

Pourquoi devriez-vous utiliser plus souvent des modèles de contenu quand vous travaillez sur un projet de contenu ? Et comment contribuent-ils à l’optimisation de votre stratégie de contenu via différents canaux ? Michael Atherton, Instructeur UX Design chez General Assembly à Londres, nous l’explique.

Où et quand utiliser au mieux votre contenu ? Ceux qui prennent des décisions stratégiques à ce sujet oublient souvent la technique de modélisation du contenu (content modelling). À tort.

Un modèle de contenu (content model) vous donne un aperçu visuel des types de contenu dont vous disposez. Il montre comment chaque type de contenu se rapporte à un autre ou se distingue de celui-ci. Vous créez un modèle de contenu ? Vous vous forcez alors à réfléchir à la manière dont les éléments de votre contenu sont liés les uns aux autres. Cela ouvre la voie à encore plus de travail d’architecture de l’information : plan du site, structure des pages, flux de navigation, etc.

Comment les stratèges de contenu et les architectes de l’information tirent-ils profit de la modélisation du contenu comme méthode de structuration du contenu ?
« La modélisation du contenu est une excellente technique pour structurer le contenu sur base de la signification de ce contenu plutôt que sur base de la classification des types de documents. Il est tout simplement plus facile de penser aux choses du monde réel et aux liens entre elles que de penser à la représentation de ces choses.

En définissant ces choses et ces relations, les gens s’y retrouvent plus facilement dans le contenu. Ils comprennent les associations d’un sujet sur base des liens au sein même de ce sujet et entre les différents sujets. »

Il est tout simplement plus facile de penser aux choses du monde réel et aux liens entre elles que de penser à la représentation de ces choses.

Un modèle de contenu ressemble beaucoup à une carte mentale ou au plan d’un site web, mais c’est autre chose. Quelle est la différence ?
« Cela ressemble en effet beaucoup à une carte mentale. Vos cases sont les concepts ou les choses au sein d’un sujet. (Pour ‘alimentation’, cela peut être ‘recette’, ‘ingrédient’, ‘cuisinier’, ‘technique’, etc.) Les flèches entre les cases montrent comment ces concepts sont liés les uns aux autres.

La grande force d’un modèle de contenu réside dans le fait que ces relations sont également définies : un cuisinier ‘crée’ une recette spécifique, par exemple pour une cassolette de poisson, et la sauce hollandaise ‘est un ingrédient de’ cette cassolette de poisson. C’est totalement différent du plan d’un site web : là, les liens ne sont qu’implicites, basés sur des similitudes, tandis que dans un modèle de contenu, ils sont explicitement formulés. »

Les architectes de l’information ne font pas souvent de modélisation de contenu parce qu’ils pensent que c’est trop difficile. D’où vient ce préjugé ?
« La méthode de base pour créer un modèle de contenu est simple. Elle devient plus complexe quand vous la transposez pour internet, car de nombreuses techniques de gestion de contenu imposent des structures hiérarchiques élémentaires. Un modèle de contenu se transpose facilement en un modèle pour une base de données relationnelle : un architecte de l’information doit collaborer avec un concepteur de bases de données et utiliser un CMS qui prend également en charge les relations hypertextes entre les éléments de contenu.

Mais rassurez-vous : cela se simplifie peu à peu. Des instruments comme Drupal prennent déjà en charge des programmes de contenu sur mesure. » 

Il s’agit clairement d’une bonne technique pour les grandes structures de contenu. Mais est-ce également utile pour les petits projets de contenu ?
« Absolument. Si vous faites de la création de contenu, ce contenu a besoin de structure.
Le principe sous-jacent est le suivant : vous devez considérer le contenu proposé comme une contribution à tout un domaine. Votre site web propose la programmation de films ? Vous êtes alors dans le domaine du cinéma : les films, acteurs, trophées et genres cinématographiques sont votre truc. Des billets de concert ? Vous êtes alors dans le monde de la musique et plus particulièrement de la musique live : artistes, line-up, salles de concert et setlists.

Un contenu structuré est une aide précieuse, même pour le site web d’une petite chaîne de restaurants. Les gens sont probablement plus intéressés par la bonne chère que par mon restaurant. Nous parlons donc de la cuisine, des plats, des ingrédients d’origine locale, des vins recommandés, de nos chefs fabuleux et de nos préparations adaptées aux vegans ou aux personnes intolérantes au gluten. Tous ces sujets intéressants sont des moyens d’intégrer notre contenu et de créer des liens. »

Si vous faites de la création de contenu, ce contenu a besoin de structure.

Nombreux sont ceux qui associent automatiquement architecture de l’information et sites web, mais la modélisation du contenu ne s’arrête pas là. Pourquoi est-il judicieux d’envisager cela dans une perspective plus large et multicanal ?
« Nous publions du contenu sur internet, le répertoire de connaissances le plus interconnecté de tous les temps. Nous devrions toujours tenir compte des implications de ce contrat social. Repoussez les limites de la réflexion, des pages, de votre site web et même du contenu que vous proposez.

Réfléchissez plutôt à la façon dont votre contenu contribue au cadre de connaissances qu’offre internet sur le sujet. Et donc à la manière dont vous vous inscrivez dans ce modèle plus large. Quel est le point de vue que vous seul pouvez offrir sur ce sujet ?
Fragmentez ce contenu pour qu’il corresponde à ce que les utilisateurs pensent et cherchent. Faites en sorte que le concept qu’ils veulent consulter soit facile à trouver. Ils vous récompenseront par des liens et du trafic issu des moteurs de recherche.

Reliez vos concepts au niveau des données et pas uniquement au niveau de la page : la signification est alors inhérente à chaque affichage de votre appareil. Les humains pourront les lire, mais aussi les robots. Grâce à des services tels quela carte de connaissance de Google et tout autre produit sémantique à venir. Acceptez que vous ne pourrez jamais tout couvrir sur un sujet. Personne ne vous demande d’ailleurs de le faire. Les utilisateurs surfent sur l’ensemble d’internet et y recueillent des bribes d’information. Votre tâche ? Découvrir comment et où votre offre entre en contact avec celle des autres et établir un maximum de liens. De cette façon, vous intégrez encore plus étroitement votre contenu dans les méandres du web. »

Un modèle de contenu robuste est non seulement utile pour les stratèges et les architectes de l’information, mais aussi pour les spécialistes SEO. Pourquoi ?
« Lorsqu’un modèle de contenu est directement représenté sous la forme d’un site web, on obtient souvent une série de pages autonomes, chacune consacrée à un seul élément. Votre site web pourrait ressembler un peu à Wikipédia, avec une page pour le tigre de Sumatra, une pour le lion et une autre pour l’ours à lunettes. C’est formidable pour le SEO, car les moteurs de recherche adorent le contenu spécifique axé sur un terme de recherche. Et les concepts définis dans le modèle de contenu correspondent généralement au niveau de granularité que l’on retrouve dans les termes de recherche.

Le SEO aime aussi la densité des liens. Si vous créez beaucoup de pages distinctes et ciblées, chacune avec une URL unique, votre contenu pourra plus facilement être utilisé dans des liens, des citations et des tweets (encore une fois, regardez le succès de Wikipédia dans ce domaine.) Cela augmente la densité des liens externes : un grand nombre de sites web qui renvoient vers votre contenu. Comme votre propre site web regorge aussi de liens entre les concepts, vous augmentez la densité des liens. »

Quelles sont, dans les grandes lignes, les leçons que l’on peut tirer d’un modèle de contenu bien conçu ?
« Un bon modèle de contenu montre de l’empathie pour son domaine. Discutez d’abord avec des experts pour comprendre le domaine que couvre votre contenu. Quels sont les concepts importants dans ce domaine ? Comment sont-ils mis en relation ? Discutez ensuite avec des utilisateurs : en quoi leur compréhension du sujet diffère-t-elle ? Et qu’est-ce qui importe le plus à leurs yeux ?

Ciblez un modèle de contenu avec suffisamment d’autorité pour plaire aux experts, mais en même temps suffisamment accessible pour être utilisable. Les experts délimitent le territoire, les utilisateurs marquent les points importants. »

Vous souhaitez développer ou optimiser votre stratégie de contenu ? Contactez Pieter Vereertbrugghen. Il vous expliquera en quoi Cypres peut vous aider.